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Marché Campagnard - 29/04/2012 - Laxou (54)

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Pour la quatrième année consécutive, la Saint-Genès Association organise son marché campagnard au cœur du centre historique de Laxou.

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Commune aujourd'hui intégrée à l'agglomération de Nancy, Laxou était autrefois un village viticole.

De nombreux artisans et producteurs locaux sont venus proposer leurs produits du terroir et créations originales.

C'est le groupe folklorique «les Chettas de la Vôge», venus de Xertigny, qui assurent l'ambiance cette année.

Vêtus en costumes traditionnels et chaussés de sabots entièrement en bois, pendant toute la journée ils ont enchainé différentes danses folkloriques des Vosges. A noter la présence de toutes les générations dans la troupe, dont de nombreux enfants.

Je suis venu rejoindre la fête mais en troquant mon appareil photo contre ma forge. Pour offrir une animation au public pendant journée, j'ai fabriqué quelques petits objets.

Au départ je n'avais pas prévu de faire un reportage sur la manifestation. Mais mon stand a attiré la curiosité des visiteurs, qui m'ont posé des questions intéressantes et quelques fois inattendues. Ce sont ces dialogues qui ont motivé la rédaction de cet article.

Ce n'est pas tellement mes vieux outils qui ont attirés les visiteurs – avec les brocantes qui sont revenues à la mode, ils sont presque devenus des objets de décoration ordinaires.

Mais c'est le fait de les voir en cours d'utilisation qui surprend. Beaucoup de collectionneurs ont pu découvrir à quoi servaient les outils aux formes bizarres qu'ils avaient pu chiner ici et là.

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Beaucoup de «papys», intrigués, qui ont appris à forger à l'école au milieu du siècle dernier, me demandent comment j'ai appris ce métier. Il faut dire que depuis de nombreuses années la technique de forge est sortie complétement de tous les programmes scolaires.

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Je leur réponds «Ce n'est pas si étrange que cela. Je fréquente beaucoup de passionnés d'histoire, j'ai eu envie de forger en les regardant, puis je me suis lancé en participant avec eux aux journées du patrimoine et à des fêtes médiévales».

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Un autre visiteur arrive et souhaite m'acheter quelque chose.

Je lui dis «Les objets ne sont pas à vendre, c'est juste une animation. Et ça prend beaucoup de temps à fabriquer, si je devais les vendre il n'y en aura pas assez pour tout le monde. Je préfère conserver les pièces pour que le public puisse voir des exemples différents de ce qu'on peut faire avec une forge».

Il me relance «Mais pourquoi vous faites cela alors ? Ça sert à quoi ?». Je suis embêté car il a un peu raison.

La forge est pour moi un bon passe-temps, mais comme tous les hobbies ça n'a pas vraiment d'utilité.

Et contrairement à d'autres domaines du bricolage où on gagne à faire soi-même, avec la forge, les pièces que je fabrique me coûtent plus cher en matériaux et elles sont moins réussies que celles du commerce.

Par contre, là où je peux lui répondre, c'est pourquoi je fais cela en public, au lieu de bricoler seul dans ma cave.

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«Ce qui compte pour moi, c'est la transmission du savoir. Inventer quelque chose de nouveau, ou redécouvrir une technique ancienne, c'est presque dommage si on le garde que pour soi. Montrer aux autres ce qu'on sait faire, partager ses astuces de bricoleur, c'est ça qui m'intéresse.»

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Il y a aussi une phrase que j'ai entendue plusieurs fois et qui m'a fait sourire. Plusieurs personnes me regardent et se disent «Ça au moins, c'est un jeune sérieux qui travaille».

Là où la situation devenait vraiment comique c'est lorsque que la conversation s'engage, et que je fini par donner ma carte de visite avec l'adresse de mon site, car tous les plans de la forge sont sur ce site.

Or les cartes de visites en question, ce sont mes cartes de reporter photo que je distribue à la fin des concerts.

Me voilà en train d'expliquer que «je fais aussi beaucoup de photos, sur le site vous allez trouver un sommaire avec plein de concerts, principalement de la techno, et vous trouverez aussi le reportage sur les journées du patrimoine avec les plans de la forge…»

Et voilà mes interlocuteurs assez surpris !

Je leur dis «Ben… en fait il n'y pas vraiment de différence ; une association dans un village ou une association de jeunes qui font de la musique c'est la même chose. On organise des évènements, il faut trouver des bénévoles, trouver des artistes, trouver des financements, avoir les autorisations, faire des affiches, satisfaire le public, et donner à tout le monde l'envie de revenir la prochaine fois»

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Moralité de l'histoire : il faut que je me fasse des cartes de visite de forgeron… ou alors il faut inciter les publics à se rencontrer et à combattre les idées reçues !

En tout cas, ce fut pour moi et ma famille venue me voir une excellente journée.

C'était la première fois que je venais à Laxou, et tous les membres de l'association Saint-Genès m'ont très bien accueilli.

J'ai notamment apprécié de voir qu'il était possible de retrouver l'ambiance d'une fête de village en pleine ville.


Ci-dessous quelques photos de la forge par Grégory Jacquier, ami d'enfance devenu photographe à Nancy.


Il y avait, bien sûr, beaucoup d'autres choses à voir ce dimanche ; vous trouverez des photos et des vidéos du marché campagnard aux adresses suivantes :
- www.maxeville.tv
- www.laxou.fr
- www.leschettas.com
et pour les Lorrains, dans la presse locale.


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